L’été fut beau à Vienne. Le festival de jazz a attiré un nombre record de spectateurs grâce à une programmation imaginée par une équipe et un directeur artistique qu’il faut saluer au moment où il part. Les autres concerts ont aussi attiré la foule, les terrasses étaient pleines. Même s’il faut bien avouer que le mois d’août voit quelques touristes déambuler dans une ville somnolente, même si découvrir d’autres horizons nous tente, Vienne est formidable l’été.

Pour autant, cette période estivale n’est pas un moment de ressourcement pour tous.

Avec l’inflation, nombre d’entre nous n’ont pu partir cet été. Une majorité n’a pas les moyens de payer une place de concert à 50€ quand il est devenu si cher de se nourrir, de payer les factures d’énergie. Il y a un été à deux vitesses, celles et ceux qui ont pu s’évader et les autres, les plus fragiles, contraints de rester. Ceux-là devraient pouvoir profiter d’activités proposées à Vienne. Mais à part ciné été, les efforts des centres sociaux et associations avec leurs maigres moyens, peu d’initiatives offertes à celles et ceux qui ne peuvent prendre le large.

Rares sont les moments, les lieux, les événements mis en place par la Ville pour offrir des vacances accessibles aux Viennoises et Viennois qui ne partent pas. Sans parler de la piscine restée inaccessible pour le 3ème été consécutif. Vienne se fait très accueillante pour celles et ceux qui viennent nous visiter ou fréquenter le théâtre antique. Il serait heureux qu’elle devienne aussi un lieu de vacances heureuses pour les Viennoises et les Viennois contraints d’y rester.

Erwann Binet, Dominique Roux, Jean-François Merle, Agnès Reboux, Catherine Payrastre